Avant 1863, Jean Hubert Crismer, époux de Marguerite Hubertine Dethier, négociant à Stavelot était propriétaire d’une scierie situé à l’emplacement du moulin Crismer. Cette scierie était mue par l’eau de la Salm – en réalité le Glain – à l’aide d’une roue à palettes de 4m50 de diamètre. C’est en effet en 1863 que le sieur Jean Hubert Crismer est autorisé d’annexer un moulin à farine à sa scierie sise route de Vielsalm à Trois Ponts. C’est donc en 1863 que naquit le moulin Crismer – Dethier. Ce moulin est également actionné par la force de l’eau. Il comprenait une maison d’habitation, écurie, appendices et dépendances. En amont dans un des coudes de la Salm, des vannes avait été installées pour autoriser ou interdire le passage de l’eau dans le bief du moulin. Ce bief coupait toutes les propriétés en aval du moulin.
Le moulin était muni de quatre paires de meules, de trois blutoirs et d’un treuil pour élever les sacs car le moulin comprenait trois étages. La roue à palettes, ou roue à aubes, qui servait à produire la force motrice de la scierie fut remplacée par une roue à augets également de 4m50 de diamètre.
La dénomination était «Moulin de Trois Ponts» tandis que l’enseigne portait «Moulin Crismer-Dethier». Il disposait d’un entrepôt entre la réserve de charbon de l’hôtel Crismer et le pont de la Salm et un autre de l’autre coté de la route à coté de la chapelle.
C’est en 1886 que Joseph Crismer, fils des époux Jean Hubert Crismer et Marguerite Hubertine Dethier, après de décès de ces derniers sort d’indivision en rachetant les parts de ses sept frères et sœurs. Il fit plusieurs transformations et fut acquéreur de plusieurs parcelles voisines. La spécialité du moulin était la farine de seigle. La clientèle principale était constituée par les boulangers de Trois Ponts, Stavelot et Malmedy. Les cultivateurs qui faisaient eux mêmes leurs pains y amenaient leurs grains pour les faire moudre. Après le décès de Joseph Crismer en 1932, sa fille Marie Louise hérita du bien tandis que son fils Robert Crismer assuma l’exploitation du moulin jusqu’en 1940.
Pendant la guerre le moulin ne connut plus d’activité officielle. Il arrivait pourtant certaines nuits que Marcel Crismer, fils de Robert, remettait clandestinement le moulin en route pour moudre les grains que les fermiers avaient pu soustraire à la réquisition allemande.
Le moulin rendit l’âme lors de l’offensive des Ardennes pendant l’ hiver 44/45.